Si vous voulez lancer une entreprise BTP, plusieurs options s’offrent à vous parmi lesquelles la création proprement dite et la reprise.
La reprise d’une entreprise existante est le processus par lequel une personne (ou un groupement de personnes) physique ou morale acquiert une partie ou la totalité des actifs d’une entreprise tout en assurant l’amortissement du passif et la conservation d’une partie ou de tous les emplois. La plupart du temps, elle reprend également la clientèle.
Mais réaliser une reprise n’est pas toujours aussi simple que partir « de zéro ».
Il est important de respecter une série d’étapes, qui sont la clé d’une reprise réussie.
Les différentes étapes de la reprise d’une entreprise BTP
La reprise d’entreprise est un projet assez complexe qui engage d’importants investissements financiers, mais demeure toutefois une option assez intéressante pour la création d’entreprise dans la mesure où certains chefs d’entreprise voulant changer d’activités mettent leur société à vendre ou en liquidation.
Cependant, il faut noter qu’un achat d’entreprise BTP se déroule en plusieurs étapes importantes :
Rédiger le profil type de l’entreprise qu’on voudrait reprendre
Une fois la décision de reprendre l’entreprise prise, il est important pour vous de savoir quel type d’entreprise vous voulez : quels sont les attentes et critères déterminants pour votre choix ?
Pour cela, il devient important pour vous de rédiger un profil type qui caractérise l’entreprise recherchée. Tout comme lors d’une offre d’emploi vous serez appelé à sélectionner les différents candidats en fonction des critères du profil type défini au départ :
- Le siège social de l’entreprise : La zone où l’entreprise est implantée
- La solidité de l’entreprise : Quel est le chiffre d’affaires ? Quel est le nombre de salariés de l’entreprise ?
- Le prototype de l’entreprise : entreprise en difficulté, Startup, Entreprise familiale, Réputation de l’entreprise.
- Secteur d’activité : Entreprise de terrassement à vendre,
Une fois tous ces paramètres définis et rédigés, vous pouvez passer à la phase de recherche.
Rechercher les entreprises en cession
Cette étape est l’une des plus complexes dans la mesure où les entrepreneurs sont souvent discrets sur leurs intentions de céder l’entreprise pour ne pas créer un impact négatif sur leurs activités, ce qui complexifie l’accès aux informations :
Risque d’être devancé par des personnes liées à l’entreprise :
Les réseaux professionnels et ceux mettant en relation acheteurs et cédant demeurent les meilleurs moyens pour trouver des opportunités de reprise d’entreprise.
NB : Concernant les entrepreneurs français, il faut préciser qu’il existe des entreprises de bâtiment à vendre en île de France. On assiste également à plusieurs autres reprises d’entreprise dans le Nord-Pas-de-Calais.
Une fois l’entreprise à reprendre trouvée, vous devez rapidement vous lancer pour ne pas perdre du temps et être devancé.
Choisir et évaluer le potentiel de l’entreprise visée
Potentiellement, sur le marché, des dizaines d’entreprises sont à céder.
Pour plusieurs raisons, et vous le découvrirez vous-même : il y en a des bonnes et des mauvaises.
Il est impératif si vous envisagez un projet de reprise, de recueillir le maximum d’informations pour mener votre propre évaluation subjective et impartiale.
Toutes les informations recueillies doivent être analysées et la question du prix abordée avec le cédant.
Il convient alors de mener un audit d’acquisition.
L’audit d’acquisition
Il s’agit d’une phase d’analyse pour le repreneur potentiel, sur la base d’informations et de chiffres précis qui devront permettre :
L’audit permet de mettre en évidence les risques observés sur les éléments analysés, d’avoir vos propres informations sur l’entreprise, de vérifier la véracité des informations fournies par l’entrepreneur, et de faire parler les chiffres pour en tirer une conclusion peut-être différente de celle tirée par le cédant.
Cette opération en profondeur a plusieurs objectifs :
- que le repreneur d’entreprise ait un portrait fiable de sa cible
- qu’il obtienne des informations peut être dissimulées par le cédant
- qu’il évalue les risques liés à l’opération de reprise
- qu’il ait sa propre analyse des données comptable et financière de l’entreprise
- qu’il valide la fiabilité des documents obtenus
À la fin de l’opération, l’auditeur engagé remettra à l’acquéreur un rapport d’audit d’acquisition. Les informations contenues dans ce rapport guideront l’acquéreur dans sa décision de reprendre ou non l’entreprise en question.
Bien entendu, le travail d’audit n’est pas gratuit. Mais c’est un investissement plus que prudent comparé à une mauvaise opération d’acquisition.
Qui et combien, pour un audit d’acquisition ?
Rien ne vous empêche d’effectuer votre propre audit. Mais le faire faire par un professionnel qui aura un regard extérieur et sans doute une expérience analytique et financière plus poussée que vous est un gage supplémentaire de réussite.
Plusieurs cabinets d’affaires, de finances ou de comptabilité sont spécialisés dans les audits d’acquisition (certains étant spécialisés dans le BTP ou les TPE), vous n’aurez aucun mal à en trouver.
Le coût horaire moyen pour ce type de mission est de 100 à 150 €. Votre budget dépendra de la taille de l’entreprise, du nombre d’années d’expérience, et de la précision des points à analyser que vous voudrez.
Le plan d’achat d’entreprise du bâtiment
Si les résultats de l’audit sont concluants et que l’affaire est intéressante pour vous, la suite sera de concevoir un plan d’acquisition de l’entreprise.
Il existe plusieurs manières de reprendre une entreprise :
- l’appropriation des titres par le repreneur
- l’appropriation d’une branche d’activité de l’entreprise
- annexion de l’entreprise reprise
- création d’une affiliation et appropriation des titres par son intermédiaire
- acquisition graduelle des titres
- création d’une entreprise et appropriation du fonds de commerce.
Le cabinet qui a réalisé votre audit saura vous conseiller sur la meilleure option dans votre cas.
Le plan d’acquisition doit préciser le montage juridique choisi. En cas de création d’une nouvelle entreprise, toutes les caractéristiques doivent être précisées : capital social, les différentes actions, rôles des associés, forme juridique….
Ensuite il faudra définir les modalités d’acquisition en ce qui concerne les garanties sur les actifs, le passif de l’entreprise, les clauses de paiement et la gestion du compte courant de l’associé du cédant notamment.
Déroulement de la reprise
Voici ce qui doit être prévu dans une reprise d’entreprise classique :
- Le personnel : état de l’effectif, prévision d’embauche, prévision de départs…
- Investissements : dépenses prévisibles pour atteindre vos objectifs, état ponctuel des actifs…
- Production : stock actuel, état des outils et techniques de production, contrats de location…
- Partie commerciale : les produits ou services vendus, le chiffre d’affaires envisagé… Plan de communication : le lancement de nouveaux services, l’information aux clients et fournisseurs…
- Les dépenses : prévisionnel des nouvelles charges…
Financement d’une reprise d’entreprise
La stratégie de financement de la reprise devra être présentée par l’acquéreur au cédant, pour le rassurer sur la viabilité du projet et le bon déroulé de la cession.
L’acquéreur devra détailler ses apports en capital personnel, qui sont ses investisseurs et à quelle hauteur, les emprunts contractés, les aides et subventions attendues.
Il aura évidemment veillé à réaliser au préalable un plan financier prévisionnel.
Négociation et accord de cession d’entreprise
Pour une bonne réussite de cette phase, il convient pour vous de relever au préalable tous les points sur lesquels la nécessité de discuter s’impose.
Il faudrait à ce niveau éviter une décision précipitée, solliciter l’avis de plusieurs experts avant de se prononcer serait une bonne astuce.
À l’issue des négociations, après s’être accordés sur les points fondamentaux, un protocole d’accord et rédigé. Ledit document est un acte juridique qui incarne l’accord entre adjudicataire et cédant sur les points importants de négociation.
Après avoir rédigé un protocole d’accord, la date de cession une fois atteinte, et les fonds débloqués pour le financement, les accords finaux sont réalisés.
On procède alors à la conclusion de l’acte de vente, la finalisation des formalités, le paiement du montant requis, et la relance des activités.
Un changement en douceur avec une phase de transition par étape est toujours largement préférable à une transformation brutale et en profondeur.
Le nouveau chef d’entreprise doit pouvoir trouver ses marques et les employés qui restent s’adapter à lui.
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